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La saison des greffes en écussonnage démarre.

Que vous soyez simple jardinier curieux ou cultivateur chevronné à la tête d’un véritable jardin nourricier, la greffe d’été en écussonnage est à votre portée. Nous distinguons deux techniques principales : la greffe en T et le greffe en chip ou greffe simplifiée.

Pour l’une ou l’autre vous n’aurez besoin que de peu de matériel et après quelques entrainements, vous maitriserez à la perfection l’art du greffage. Quelle satisfaction de voir un greffon minuscule s’épanouir et croitre pour devenir un arbre porteur de succulents fruits ! Le plaisir de faire sont arbre soit même, n’a d’égal que celui de produire sa propre nourriture.

Pourquoi ne pas simplement semer un pépin ou un noyau ?

La raison est très simple : le fruit issu d’un arbre obtenu par semi ne correspond jamais de manière identique au fruit d’origine. Quand vous récupérez un pépin dans une pomme (cela est vrai pour tous les fruits à pépins ou noyau) et que vous le semer, les caractéristiques génétiques seront ceux des deux pollinisateurs à savoir : ceux de l’arbre de votre jardin dont vous aimez le fruit, « mélangé » à ceux d’un autre fruitier ayant pollinisé la fleur. C’est là que réside la subtilité, vous ne connaissez qu’un seul des deux parents. Les abeilles ou le vent qui pollinisent les fruits le font de manière aléatoire, le résultat de ce mélange le sera tout autant. Tout comme des parents qui donnent naissance à des enfants différents dans une fratrie, les pépins provenant d’un même fruit auront des gênes et donc des attributs différents. Il est donc difficile de savoir avec certitude si les fruits produits dans votre arbre issu de semi seront bons ou immangeables… Selon les espèces, il y aura plus ou moins de variabilité entre les caractéristiques des parents et des descendants, vous pouvez dans certains cas retrouver un fruit très proche de ses parents notamment en abricot.

Sachez par ailleurs que pour lancer une nouvelle variété de pomme sur le marché, il faut une quinzaine d’années de recherche, c’est dire la complexité du végétal et les difficultés rencontrées avant de mettre la main sur un hybride de qualité.

Vous l’aurez compris, pour vous assurer des qualités gustatives d’un fruitier mieux vaut opter pour la greffe.

Le matériel requis est assez simple : tout d’abord il vous faut un porte-greffe, selon l’espèce à greffer vous choisirez le porte-greffe adapté. Pour plus d’info sur le porte-greffe c’est ici. Vous pourrez soit anticiper vos besoins et planter des porte-greffes en mars en prévision du greffage, soit repérer des rejets au pied d’arbres adultes eux-mêmes greffés. Ces rejets ne sont ni plus ni moins que des porte-greffe produit par marcottage. Une fois la greffe prise vous pourrez les séparer de leur pied et les planter en pleine terre.

En second temps, prélevez une branche dans l’arbre que vous aimeriez multiplier. Vous pouvez le sélectionner pour ses qualités gustatives mais soyez observateur, peut-être avez-vous remarqué qu’un de vos fruitiers produit plus tôt, ou est plus résistant au gel ou aux maladies. Ne vous cantonnez pas au simple goût, faites en sorte d’échelonner les récoltes par exemple.

Vous avez connaissance d’un fruitier en fin de vie et voulez le sauvez, vous souhaitez bénéficier des délicieux fruits qui poussent dans le jardin de votre grand-père telle une madeleine de Proust, vous savez dans une haie, un cerisier qui donne généreusement tous les ans, coupez une branche et dans quelques temps vous aurez le plaisir de déguster ces fruits chez vous !

De préférence, choisissez une branche aoûtée, c’est à dire dont l’extrémité ne pousse plus. Le bois sera plus dur, plus mûr et les greffons plus faciles à prélever et de meilleure qualité.

Prévoyez également un couteau bien affuté avec une lame courte et fine ou mieux, un greffoir si vous en disposez. Munissez-vous par ailleurs d’une solution désinfectante afin d’aseptiser votre matériel (greffoir, sécateur…) pour éviter toute propagation d’une éventuelle pathologie. Appliquez la solution désinfectante entre chaque variété ou espèce différente.

Enfin, selon la technique adoptée, munissez vous au choix : de film plastique étirable (type film alimentaire) ou d’élastiques (type élastique de bureau un peu large).

Vous voilà prêts à écussonner votre fruitier !

Greffe en T ou en Chip, quelle méthode choisir ?

Les deux techniques fonctionnent sur toutes les espèces et donneront le même type d’arbre adulte. LA question à se poser est : « Mon porte-greffe a-t-il beaucoup de sève ? »

Si la réponse est « oui » amusez-vous avec la méthode que vous préférez, si la réponse est « non » greffez en Chip. Vous le verrez juste en dessous, l’enveloppement du greffon diffère selon le système de greffe. En Chip il est totalement recouvert par l’enveloppage plastique ce qui le préserve du desséchement et favorise la reprise de l’écusson.

La greffe en T étape par étape.

1 – Sur la branche coupée dans l’arbre mère, retirez les feuilles en les coupant à la base mais en laissant un petit morceau de pétiole d’environ 3 mm. Cette action évite que les feuilles continuent de puiser de l’énergie dans la réserve du greffon. Il aura besoin de cette réserve pour bien démarrer après l’écussonnage. Chaque émission de feuille correspond à un greffon potentiel, de préférence évitez de prélever en haut du rameau et à sa base, la qualité est généralement moins bonne.

Conseil : si vous ne pouvez greffer immédiatement un rameau, retirez les feuilles et placez la baguette de bois dans un journal humide ou un papier absorbant. Placez le tout au frigo. Les greffons de pommier peuvent se conserver 2 ou 3 jours, les fruits à noyau sont plus fragile mais 24 à 36 h de conservation sont envisageables.

2 – A l’aide de votre greffoir décollez un écusson en passant votre lame sous l’oeil. Faites une petite languette de 5 mm au-dessus et 5 mm au-dessous de l’oeil. Restez bien à fleur d’écorce, n’enfoncez pas votre lame trop profondément car au coeur de la branche le bois est mort et ne permet pas de faire prendre le greffon sur le porte-greffe.

Greffez aussitôt votre écusson car à l’air libre il s’oxyde en quelques secondes.

3 – Sur votre porte-greffe à l’aide de votre lame, faites une entaille horizontale d’environ 2 cm. Placez votre lame verticalement sous cette première coupe et faites-la remonter en une seconde entaille afin de former un T. Quand la pointe de votre couteau rejoint la barre supérieure du T, décollez légèrement l’épiderme du porte-greffe. S’il y a assez de sève cela doit se faire facilement. Puis, toujours avec la pointe du couteau, ou à l’aide de la spatule située à l’extrémité de votre écussonnoir, décoller l’écorce de part et d’autre de la coupe verticale.

4 – Saisissez votre écusson par le pétiole et positionnez-le dans l’ouverture effectuée précédemment. A l’aide de votre doigt ou de la spatule de votre greffoir glissez-le doucement dans la fente afin qu’il soit maintenu.

5 – Pour finir, recouvrez l’ouverture à l’aide d’un élastique que vous enroulerez autour du porte-greffe en commençant sous le greffon, puis passerez au-dessus sans le couvrir, pour terminer en boucle bien serrée.

6 – Si tout se passe bien votre greffe doit être collée en trois ou quatre semaines. A l’issue de cette période, coupez délicatement le noeud de votre élastique sans abîmer le porte-greffe et déroulez-le en prenant garde de ne pas endommager l’écusson encore fragile.

La greffe en Chip étape par étape.

1 & 2 – Reproduisez les étapes 1 & 2 ! Le prélèvement de l’écussons se fait exactement de la même manière que pour la greffe en T. La seule différence notable est qu’il n’est pas nécessaire de conserver le petit morceau de pétiole. L’écusson ne sera pas inséré sous l’écorce, vous n’aurez donc pas particulièrement besoin d’une « prise » pour le manipuler.

3 – Sur votre porte greffe faites une petite entaille en glissant votre lame verticalement sous l’écorce du haut vers le bas sur un demi centimètre puis remontez de 4 centimètres et recommencez l’opération comme si vous épluchiez une pomme avec un économe. La 1er petite coupe stoppera votre lame à la bonne hauteur et servira de cale à votre greffon.

4 – Prenez votre greffon et insérez le dans la petite languette réalisée à l’étape précédente. Il doit juste se maintenir le temps que vous réalisiez l’étape 5.

5 – Enroulez une bande de film plastique étirable et couvrez la totalité de l’ouverture effectuée sur le porte-greffe en partant du bas vers le haut et en serrant bien à chaque tour. Terminez par un noeud.

6 – Reproduisez l’étape 6 en tous points. En appliquant cette technique il est d’autant plus important de ne pas oublier de retirer le film plastique car si vous le laissez trop longtemps l’oeil pourrira sous l’enveloppage et la travail effectué sera vain.

Rabattage du porte-greffe durant l’hiver

L’hiver suivant le greffage, quand toutes les feuilles de votre porte-greffe seront tombées et que la sève sera descendue dans les racines, rabattez le porte-greffe, c’est à dire coupez-le environ 10 cm au dessus de la greffe. Il passera l’hiver en dormance et débourrera au printemps suivant, s’en suivront alors toutes les étapes de formation de l’arbre que nous ne manquerons pas de vous exposer dans de futures vidéos.

Parce que les images sont souvent plus parlantes que les mots, consultez sans plus tarder notre tuto YouTube :

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La saison des greffes en écussonnage démarre.

Un pépin : l'ID produit est manquant ou l'ID fourni ne correspond pas à un produit variable.