Tuteurage : une étape à ne pas négliger.
Actu mars 2025
Lors de nos échanges avec les jardiniers la question du tuteurage revient très souvent. Beaucoup tuteurent sans trop savoir réellement pourquoi. Voici les bonnes raisons de tuteurer vos plantations et les petits conseils pour réussir cette étape importante pour la bonne reprise de vos fruitiers.
Pourquoi doit-on tuteurer les arbres ?
La pause d’un tuteur présente de nombreux intérêts dont les principaux sont :
- Faire en sorte que le fruitier pousse droit, pour le côté esthétique certes mais également pour éviter un déséquilibre qui pourrait accentuer la casse de branches sur un arbre adulte.
- Protéger les racines qui sont en pleine croissance. A la plantation votre arbre va développer son système racinaire. Ces radicelles sont très tendres et fragiles. Si l’arbre bouge à chaque coup de vent, les frêles racines, enserrées dans la terre casseront.


- Le vent peut stresser les végétaux qui pousseront moins vite et mettront plus de temps à fructifier. En évitant les mouvements de l’arbre dans le vent on limite ce phénomène.
- Lors d’une tempête, le tuteur évitera que votre fruitier ne se casse. Les premières années de sa vie, le volume aérien peut présenter une forte prise au vent alors que le calibre du tronc est encore petit.
- Lors des premières fructifications le poids des fruits peut représenter un risque pour les branches de votre jeune plant. Le tuteur limitera la pression sur le tronc pour éviter une rupture fatale.
Quand doit-on poser le tuteur ?
Tuteurer dès la plantation est l’idéal mais « mieux vaut tard que jamais » alors si vous avez commis un impair, il est toujours temps de vous rattraper.
Nous conseillons de tuteurer vos plants fruitiers durant les deux premières années, voire trois ans en zone très venteuse. Cette période doit suffire à votre arbre pour s’implanter durablement en créant un système racinaire porteur, sain et solide. C’est aussi la période durant laquelle vous pouvez l’arroser, toujours dans l’optique d’accompagner le bon développement des racines. L’arrosage dépend des conditions pédoclimatiques, nous y reviendrons prochainement dans nos actus.
Le tuteurage en pratique
Pour les basses tiges : Positionnez le tuteur lors de la plantation, le plus près possible du tronc en fonction des racines. Idéalement positionnez votre tuteur avant de reboucher votre trou. Vous pourrez ainsi le placer entre les racines et vous n’aurez pas à forcer pour l’enfoncer profondément en terre. Adaptez le diamètre et la hauteur du tuteur à la taille de votre arbre. Optez pour une attache qui ne blessera pas l’écorce du tronc : lien élastique, chambre à air ou corde de chanvre mais surtout pas de ficelle fine ou de fil de fer qui couperait petit à petit votre arbre.

Si vous ne disposez pas ou ne souhaitez pas acheter de tuteur soyez inventif ! Un gros bambou ou une branche bien droite de noisetier feront très bien l’affaire.


Pour les demi-tiges : prévoyez un pieux assez gros et haut pour soutenir l’arbre qui est de grande taille, ou optez pour la technique nécessitant trois pieux plantés en triangle autour desquels vous fixerez de gros élastiques ou des chambres à air pour maintenir l’arbre en tous sens. Cette technique bien que plus complexe offre l’avantage de ne provoquer aucune blessure au tronc qui est éloigné des pieux.

La surveillance est de mise les premières années.
Votre fruitier va non seulement grandir et développer ses racines et ses branches mais également prendre du calibre au niveau du tronc. Il est donc important de contrôler régulièrement que le lien de tuteurage ne soit pas trop serré. Si c’est le cas changez le immédiatement avant qu’il ne crée des dégâts irrémédiables.
Vérifiez aussi que le tueur ne blesse pas l’écorce par un léger frottement. Si vous constatez une atteinte : resserrez légèrement l’attache pour limiter le mouvement, repositionnez le tuteur ou si l’arbre est assez fort retirez-le.
Si malgré votre vigilance vous constatez une blessure vous pouvez appliquer du mastic Pelton afin d’aider l’arbre à cicatriser.