Sécheresse : un arrosage maitrisé pour une meilleure efficacité.
Actu juillet 2025
En ce début d’été les précipitations sont rares et les cultures commencent à souffrir. Bien que nous souhaitions limiter au maximum l’irrigation, il faut parfois intervenir pour ne pas perdre les arbres récemment plantés.
Afin d’agir au mieux pour vos fruitiers et dans le respect de la planète, voici un rappel des points essentiels en matière d’irrigation.

Arroser uniquement ce qui est nécessaire.
Tous les arbres fruitiers n’ont pas besoin d’irrigation. Distinguez les jeunes arbres (arbres de moins de deux ans) des sujets adultes, déjà bien implantés sur votre terrain. Pour les jeunes fruitiers on préconise un accompagnement hydrique les deux premiers étés, s’il ne pleut pas. Les arbres adultes, quant à eux, doivent normalement avoir suffisamment développés leur système racinaire pour être autonomes.
Parmi les sujets plus âgés on peut toutefois complémenter, en cas de sécheresse, ceux qui ont le plus besoin d’eau à savoir les poiriers, les nashis et les pommiers.
Les fruitiers à noyau sont plus résistants à la sécheresse.

Faire preuve de bon sens.
En matière d’irrigation il n’y pas UNE règle stricte mais des règles de bon sens. Selon la nature de votre sol, la température, le vent, le végétal à accompagner, il faut observer et s’adapter. Le but de l’arrosage n’est pas de détremper le sol mais de maintenir les racines dans un milieu frais et humide. Inutile de déverser des arrosoirs entiers les uns après les autres quotidiennement. Avant d’arroser, regardez comment se porte votre arbre, les feuilles sont-elles fanées, brunies ? Grattez légèrement la terre au pied de votre arbre, touchez si elle est légèrement humide, si elle est dure ou bien très sèche. Faites-vous confiance, généralement on sent quand une plante a besoin d’eau.

Agir au bon moment
En journée, par forte chaleur il est inutile d’apporter de l’eau. Elle s’évaporera et vous perdrez une partie de votre apport avant même que vos fruitiers en profitent. Privilégiez un arrosage en soirée, quand les températures et le vent sont retombés. Ainsi l’eau aura le temps de s’infiltrer en profondeur pendant la nuit, avant la hausse des températures et la reprise de l’évaporation.

Eau de pluie, eau de Vie.
L’eau de pluie est la plus indiquée pour une irrigation de qualité. Si vous n’avez pas accès à l’eau de pluie ou que vos réserves sont épuisées, remplissez un contenant la veille de l’arrosage. Laissez-le à l’air libre, à l’ombre pour éviter que l’eau ne chauffe et limiter l’évaporation. Ainsi le chlore présent dans l’eau du réseau de ville s’évaporera avant distribution à votre végétal.

Privilégier un système de diffusion lente de l’eau.
Arroser à l’arrosoir et laisser « raviner » l’eau au pied des arbres n’a aucun intérêt. De cette manière vous gaspillez une grande partie de vos ressources. L’idéal est de poser un tuyau de goutte à goutte ou un tuyau poreux, adapté à l’irrigation douce. Autre solution les oyas qui permettent une libération lente de l’eau par infiltration.

Pailler c’est la clef !
On ne le répètera jamais assez : couvrez vos sols ! Un sol nu est un sol mort, soumis aux éléments et qui sera de moins bonne qualité. En apportant de la matière organique à vos arbres vous les nourrissez, vous protégez la vie du sol (vers de terre, larves etc…) vous limitez l’évaporation de l’eau l’été et l’action mécanique des fortes pluies qui érodent les sols l’hiver. Foin, broyat de bois, paille, déchet de tonte bien sec, alternez les différentes sources de carbone.

Il n’est jamais trop tard pour intervenir.
Si vous vous rendez compte un peu tard, qu’un de vos arbres est en souffrance et que tout n’a pas été fait dans les bonnes conditions, pas de panique. Mieux vaut tard que jamais, n’est-ce pas ?
Commencez par un arrosage abondant à l’arrosoir ou au tuyau pour détendre la terre.

Le lendemain, quand l’eau a pénétré le sol et que la surface a crouté, à l’aide d’une binette ou d’une petite pioche, cassez la surface de la terre pour l’ameublir. Attention de ne pas travaillez le sol trop profondément pour ne pas endommager les racines de votre fruitier.
Aussitôt, couvrez votre sol d’un paillage comme expliqué précédemment.
Les semaines suivantes, surveillez et arrosez régulièrement toujours dans le but de conserver un sol frais et légèrement humide.

Vous le savez l’eau demeure la source de vie et sans elle il est difficile de faire fructifier et perdurer son verger. C’est pourquoi il est primordial de bien penser l’implantation de son verger. L’orientation du terrain, les zones d’ombre ou ensoleillées, les veines de terre plus séchantes ou mouillantes, sont autant de critères à prendre en considération quand on prépare une plantation, tout comme le choix des espèces et des variétés.
C’est aussi pour cette raison qu’il est préférable de planter vos fruitiers durant l’hiver, en racines nues. Cela leur laisse le temps de développer leurs racines profondément pendant que l’eau est encore disponible naturellement dans le sol.
